Combien de fois a-t-on vu David Bowie mourir ? La stupĂ©faction portĂ©e par la nouvelle de sa mort nous frappe quelques jours seulement aprĂšs la parution de son 26e album, Blackstar, et surtout la dĂ©couverte d'un clip, Lazarus, qui demeurera l'ultime image testamentaire apparue de lui de son vivant. Le plan conclusif met en scĂšne la star, portant plus que jamais sur elle les ravages de son Ăąge, alors qu'elle se retranche Ă reculons dans une armoire-tombeau dont la porte se referme sur elle. DĂ©jĂ en 1973, sur la scĂšne de l'Hammersmith Odeon, devant un public Ă©berluĂ© qui pousse un cri sauvage d'incomprĂ©hension, la star, grimĂ©e en Ziggy Stardust, annonce que c'est le dernier concert qu'elle fera jamais, avant d'entonner un dĂ©chirant Rock'n Roll Bowie liquidera ainsi tout au long de sa carriĂšre bien d'autres avatars, d'Aladdin Sane au Thin White Duke, etc. On le verra aussi en fĂącheuse posture, corps dĂ©sarticulĂ© sur la pochette de Lodger en 1979, s'identifiant au Christ de Mantegna. En 1983, dans les PrĂ©dateurs, le cinĂ©aste Tony Scott imagine Bowie en vampire au cĂŽtĂ© de Catherine Deneuve, intuition foudroyante au regard de la rĂ©putation de succube gĂ©niale que trimbale le musicien. Mais Ă peine le voit-on resplendir Ă l'Ă©cran de tout son Ă©clat vĂ©nĂ©neux dans les premiers plans du film que, dĂ©jĂ , il dĂ©pĂ©rit et vieillit Ă toute allure, recouvert de tonnes de rides et perdant ses cheveux. PrĂ©cipitĂ© dans la sĂ©nilitĂ© et sous les litres de latex, alors que le spectateur, tout Ă son hĂ©bĂ©tude de voir l'image de la star ĂȘtre ainsi escamotĂ©e, suppose encore qu'il ne peut que revenir, refait, intact. C'est Bowie, il ne peut pas mourir. Il disparaĂźt pourtant du rĂ©cit, bel et bien expulsĂ© hors-champ, Ă abolition de Bowie est un leitmotiv rhapsodique d'une longĂ©vitĂ© fragmentĂ©e d'autodĂ©sintĂ©gration et de renaissance en Ă©ternel phĂ©nix pop, toujours dissemblable, repeint et rhabillĂ© Ă neuf Ă chaque nouvelle aventure discographique ou scĂ©nique. En 1996, Bowie rĂ©pond aux questions de l'Ă©crivain Mehdi Belhaj Kacem pour les Inrockuptibles et Ă©nonce notamment cela A 50 ans, je n'ai plus peur ni de la vieillesse ni de la mort. La derniĂšre ligne droite ne m'effraie pas, je la regarde en face. [âŠ] La mort devient une entitĂ© qui est lĂ pour ĂȘtre employĂ©e. ConcrĂštement, cela signifie qu'on peut dĂ©cider que son cĆur va s'arrĂȘter de battre un jour prĂ©cis, un jour choisi - il y a des exemples concrets. [âŠ] Et je trouve cette idĂ©e admirable, elle me fait rĂȘver parce qu'elle ouvre des perspectives vais-je choisir telle ou telle mort, vais-je me laisser emporter passivement ? Faire quelque chose de sa mort, quelle expĂ©rience glorieuse !»L'Ćuvre entiĂšre, grandiose Ă tous Ă©gards, y compris dans sa fragilitĂ© tĂątonnante, se cherchant sans cesse de nouveaux appuis, s'accomplit dans sa furie transformiste au soleil noir de la folie Ă la fois invoquĂ©e, jouĂ©e, rĂ©voquĂ©e, exorcisĂ©e, et de la mort qu'il contemple en des mises en scĂšne mi-sĂ©rieuses mi-bouffonnes aussi bien en 1974 qu'en 1983, quand sur scĂšne il se prend pour Hamlet et chante Cracked Actor en contemplant un crĂąne qu'il lĂšche et embrasse goulĂ»ment, dont il aspire l'horreur et le vide. Ashes to Ashes de la poussiĂšre Ă la poussiĂšre» ou I'm Deranged de l'album Outside, 1995, chanson qui figurera au gĂ©nĂ©rique de dĂ©but du Lost Highway de David Lynch, The Bewley Brothers ou encore Station to Station, on n'en finirait pas d'Ă©grener les titres emblĂ©matiques d'une inspiration tourmentĂ©e, hantĂ©e de visions noires et mimant Ă l'Ă©chelle dĂ©cuplĂ©e d'une geste spectaculaire et pailletĂ©e la descente dans les gouffres et les enfers, comme pour mieux les revenue de dĂ©cennies d'errances douloureuses les navrantes annĂ©es 80 en tĂȘte, la voix de David Bowie rĂ©sonne en stentor funeste cherchant Ă Ă©carter les murs de la chambre ultime, qui pourtant se rapprochent comme pour Ă©craser ceux qui l'habitent. On ne l'Ă©coute pas sans trembler, s'y perdre ou ĂȘtre effleurĂ© par la mĂȘme intuition que Ian McCulloch, du groupe Echo in the Bunnymen, dont la vocation musicienne fut forgĂ©e par la vision de Bowie chantant Starman Ă l'Ă©mission de tĂ©lĂ© Top of the Pops, en 1972 Jamais ĂȘtre humain ne sera aussi beau que le Bowie de Ziggy Stardust ou du Thin White Duke.»Cette vie nâĂ©tait pas pour moi»La macĂ©ration dans le confort petit-bourgeois de la banlieue londonienne avec ses appartements Ă©triquĂ©s et son mobilier Ă fleurs participe de l'Ă©trange et lente mue personnelle qui conduisent l'enfant des faubourgs David Robert Jones Ă se voir plus grand qu'il n'est, plus beau et remarquable, lui qui rase encore les murs et qu'une timiditĂ© maladive tient Ă l'Ă©cart des diffĂ©rentes bandes de bad boys qui tiennent le pavĂ© devant les est nĂ© le 8 janvier 1947, a grandi Ă Brixton jusqu'Ă l'Ăąge de 6 ans avant de dĂ©mĂ©nager dans la banlieue rĂ©sidentielle de Bromley dans le Kent, environ Ă 13 kilomĂštres de Brixton. Sa mĂšre, Peggy, est ouvreuse de cinĂ©ma, son pĂšre, John, travaillait dans une association caritative. La mĂšre de David a eu un fils dix ans plus tĂŽt, Terry, d'une prĂ©cĂ©dente relation et John a Ă©pousĂ© Peggy aprĂšs un premier mariage et un divorce. Le seul musicien de la famille Ă©tait le pĂšre de ma mĂšre, qui jouait vaguement de la trompette. Nous Ă©tions une famille typique de la classe ouvriĂšre avec sa vie rangĂ©e et monotone», racontera Bowie dans une longue interview aux Inrocks en 1993. Pour ne pas pĂ©rir d'ennui, il faut dĂ©jĂ s'inventer un destin hors norme. J'ai su que cette vie n'Ă©tait pas pour moi Ă 8 ans, lorsque j'ai entendu Little Richard. LĂ , c'est le dĂ©clic, la cassure. DĂšs lors, j'ai su que ma vie ne finirait pas dans la banlieue sud de Londres», ajoute-t-il. Pianiste et chanteur flamboyant, tapant son instrument vĂȘtu de tenues excentriques, Little Richard fait entrer dans la vie du gamin la perspective d'une dĂ©mesure qui lui convient. C'est son demi-frĂšre aĂźnĂ© Terry qui initie David au rhythm and blues, au rock. Il Ă©coute du jazz, lui fait lire les Ă©crivains de la Beat Generation. Et c'est son copain George Underwood, avec qui il va former son tout premier groupe, George and the Dragons, qui le boxe dans la cour de rĂ©crĂ©, laissant David avec un Ćil Ă la pupille dilatĂ©e, un des signes les plus distinctifs de son profil asymĂ©trique d'ĂȘtre intensĂ©ment et David vont souvent aux concerts Ă Londres, traĂźnent dans une capitale en Ă©bullition culturelle. Le rock tranche brutalement avec lâatmosphĂšre de leur environnement familial. Mais dĂ©jĂ Terry montre des signes inquiĂ©tants de folie. Il sera diagnostiquĂ© schizophrĂšne quelques annĂ©es plus tard. Un jour quâils reviennent ensemble dâune virĂ©e londonienne, Terry a une crise aiguĂ«, se met Ă marcher Ă quatre pattes, assure que des flammes sortent du bitume et quâil entend des voix. Cette folie fraternelle saisit David, garçon Ă lâĂ©motivitĂ© Ă fleur de peau qui dĂ©crira par ailleurs une existence sans chaleur auprĂšs de parents distants qui nâoffrent Ă leurs enfants aucun rĂ©confort sentimental ou solitude structure profondĂ©ment la personnalitĂ© de la future star, son opiniĂątretĂ© Ă se forger non pas une identitĂ© mais plusieurs, son besoin d'exister par le regard fĂ©brile de milliers de fans, de jouer avec la foule en la toisant parfois avec hauteur ou une moue de dĂ©dain, d'ĂȘtre prĂ©sent/absent comme une idole fracassĂ©e qui ne comprend pas la fascination qu'elle exerce dans le temple qu'elle s'est elle-mĂȘme Ă©difiĂ©. J'Ă©tais trĂšs prĂ©occupĂ© par l'Ă©tat de santĂ© mental de mon demi-frĂšre Terry, qui Ă©tait alors hospitalisĂ© dans un Ă©tablissement psychiatrique, dira David Bowie. Il Ă©tait soignĂ© pour schizophrĂ©nie et non pour neurasthĂ©nie. Parfois, il venait passer un week-end avec moi. C'Ă©tait trĂšs effrayant car je reconnaissais chez lui certains traits de ma personnalitĂ©. J'avais la trouille de sombrer Ă mon tour dans la maladie, dans la folie⊠Mon Ă©criture s'en est fortement ressentie.»Combustion londonienneDavid prend des cours de saxophone avec le musicien Ronnie Ross, mais il est impatient et ne supporte pas de suivre un enseignement trĂšs longtemps. De mĂȘme qu'il change de marottes et de look Ă peu prĂšs tous les jours. A l'Ă©cole, il est un Ă©lĂšve mĂ©diocre et n'obtient de bonnes notes qu'en dessin. DĂ©jĂ autodidacte, il absorbe connaissances et informations avec une rapiditĂ© anormale, et saute d'un sujet de passion Ă l'autre avec une rapiditĂ© dĂ©concertante. Il est convaincu que son destin est marquĂ© par la cĂ©lĂ©britĂ© et l'envergure, il a un ego impĂ©rieux et, en mĂȘme temps, personne ne semble dĂ©celer en lui le moindre signe d'une quelconque Ă©lection. Il n'a encore que 15 ans lorsqu'il forme son premier vrai groupe, The Kon-Rads, et se met Ă dĂ©serter le quartier au profit du cĆur alors en combustion de la capitale anglaise. Dans les annĂ©es 60, cette Ă©bullition londonienne qu'il dĂ©peindra sur un mode dĂ©senchantĂ© dans la belle chanson London Boy est le prĂ©texte Ă fuir la mĂ©diocritĂ© de sa banlieue, dont il dira qu'elle n'offrait guĂšre d'autres loisirs que de s'y faire casser la gueule par les gangs de teddy oreilles ivres de jazz et de rythm and blues, ce qui Ă l'Ă©poque fait dĂ©jĂ de lui un mĂ©lomane prĂ©coce, le jeune David Jones flĂąne autour des scĂšnes de concerts, fraie avec les mods sans s'y retrouver, change de look presque chaque jour de la dĂ©cennie. Dans les clubs, oĂč les nuits s'Ă©tirent Ă la force du speed et des cachets d'amphĂštes, il quĂȘte la prochaine vogue, plein de dĂ©fiance pour toutes celles dĂ©jĂ propagĂ©es au-delĂ des cercles londoniens les plus snobs, comme d'une chose guettĂ©e par la pĂ©remption, une obsolescence qu'il sait programmĂ©e. Depuis l'adolescence, il se dĂ©crĂšte un devenir de pop star et joue dans d'innombrables groupes, dont les autres membres ne prĂ©sentent pas toujours le rĂ©pondant qu'il voudrait Ă son ambition The King Bees, The Buzz, Manish Boys, The Lower Third ou encore The Riot Squad, le premier groupe auquel j'ai participĂ© oĂč le maquillage et les pantalons Ă©taient aussi importants que la musique», une production aussi forcenĂ©e que dĂ©sordonnĂ©e, qui laissera en pĂąture aux anthologies futures quelques rares piĂšces de choix et de nombreux morceaux inachevĂ©s, le musicien qu'il est ne prĂ©sente encore rien de trĂšs remarquable lorsqu'il publie son premier album, en 1967 David Bowie. D'aprĂšs son nom de scĂšne fraĂźchement adoptĂ©, inspirĂ© du patronyme d'un explorateur anglais du XIXe et pour Ă©viter d'ĂȘtre confondu avec un quasi homonyme membre des Monkees, Davy penchants pour le théùtre, le cabaret, le mime quâil pratique dans la troupe de Lindsay Kemp, sa passion minoritaire pour le Velvet Underground, Frank Zappa et Jacques Brel, ou encore sa disposition Ă partir en retraite dans un monastĂšre bouddhiste en Ecosse nâinfusent pour lâheure quâĂ la marge sa musique et son rĂ©gime dâapparition. Des accents de music-hall colorent malgrĂ© tout quelques-unes de ses chansons, au caractĂšre aussi candide et labile que pouvait lâĂȘtre la variĂ©tĂ© de lâĂ©poque, et il adopte peu Ă peu une distance respectueuse avec ses pairs rockeurs satellisĂ© et signes intriquĂ©sLa premiĂšre fois que le jeune producteur Tony Visconti, encore sans grands faits d'arme, entend Bowie Ă l'Ćuvre, dans un bureau de maison de disques, il dit Ce type part dans tous les sens.» Non sans avoir l'intuition qu'il y a quelque chose Ă en tirer, Ă condition de l'aiguiller. Ce qui n'adviendra que quelques mois plus tard, une fois Ă©close une amitiĂ© cimentĂ©e par quelques marottes communes du rock amĂ©ricain le plus cintrĂ© au cinĂ©ma moderniste des nouvelles vagues europĂ©ennes et passĂ© un premier succĂšs surprise en 1969 Space Oddity, magnifique single sans refrain satellisĂ© dans les charts - aprĂšs une premiĂšre sortie dans l'indiffĂ©rence - par la BBC qui l'utilise en bande-son des premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune. Sur le beau disque, encore un peu sage, qui l'accompagne et qui connaĂźt, lui, Ă©trangement l'Ă©chec, il est encore Ă peu prĂšs aisĂ© de dĂ©sentrelacer ce qu'Ă©voquent les chansons, entre deux ruissellements de cordes chronique presque enfantine des utopies dĂ©sillusionnĂ©es des sixties, influences kubrickiennes 2001, l'OdyssĂ©e de l'espace et descente de drogues l'hĂ©roĂŻne s'est invitĂ©e dans le swing de la dĂ©cennie finissante, et l'a fait tourner maussade.Devenu plus impĂ©nĂ©trable dĂšs son virage glam entamĂ©, puis franchement abscons sous lâinfluence des cut-up alĂ©atoires empruntĂ©s Ă Burroughs, le parolier Bowie ne reconquiĂšrera cette limpiditĂ© que des dĂ©cennies plus tard, sur des disques diversement inspirĂ©s sur le strict plan musical, mais brodĂ©s dâun chant de crooner Ă©limĂ© et lucide, surconscient de son usure et de son propre l'orĂ©e des annĂ©es 70, l'idole naissante a alors de moins en moins cure de l'intelligibilitĂ© de ce qu'elle chante les albums qui vont consacrer Bowie en objet de furie planĂ©taire, hors norme, s'entretissent d'une accumulation de signes intriquĂ©s, glanĂ©s de toutes parts et rendus indĂ©brouillables.Une des raisons de mon succĂšs vient de cette capacitĂ© Ă rĂ©unir des Ă©lĂ©ments disparates, Ă donner corps Ă ces larcins», dira-t-il aussi aux Inrocks. Les motifs de tapisserie se recouvrent les uns les autres au creux de sa musique qui, mutant d'un disque Ă l'autre en l'espace de quelques mois, se forge aussi bien d'emprunts rouĂ©s Ă l'air du temps quand il prend par exemple, Ă cette Ă©poque, le train de l'Ă©lectricitĂ© dans le sillage de son ami Marc Bolan de qu'au grĂ© de collaborations d'abord heureuses, puis visionnaires. Des prĂ©sentations, orchestrĂ©es par Visconti, avec le guitariste virtuose Mick Ronson naĂźtra d'abord The Man Who Sold The World, qui farde ses accents hard rock de motifs Ă©sotĂ©riques, rĂ©fĂ©rences lettrĂ©es et d'androgynie. La pochette oĂč Bowie se prĂ©lasse en robe longue hĂ©risse les esprits, et l'encourage ainsi dans une voie du travestissement oĂč il s'engouffre, de confĂ©rences de presse trĂšs costumĂ©es en gestation de son premier avatar appelĂ© Ă devenir superstar, aprĂšs le Major Tom de Space Oddity Ziggy premier album Ă teintes glam, le trĂšs composite Hunky Dory 1971, oĂč les somptueux arrangements de claviers prennent le pas sur la furie des guitares, lui permet de mĂ»rir ce changement de peau et d'Ă©grener quelques chansons au devenir lĂ©gendaire Changes, Oh ! You Pretty Things, Life on Mars ? entre deux hommages payĂ©s Ă ses maĂźtres Bob Dylan, Andy Warhol⊠Le disque suivant, qui assure l'envol de sa crĂ©ature Ziggy en mĂȘme temps qu'il orchestre son crash suicidaire, le voit creuser avec excĂšs toutes les ambiguĂŻtĂ©s jusqu'alors esquissĂ©es. The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars 1972 Ă©chafaude son concept fumeux et magnifique de science-fiction naĂŻve, des tenues insensĂ©es des personnages d'Orange mĂ©canique et du crĂ©ateur Kansai Yamamoto, de lambeaux d'expressionnisme et de thĂ©orie queer avant la lettre. Une gĂ©nĂ©ration entiĂšre se teint la mĂšche en rouge dans le sillon de Bowie, se peint les yeux d'Ă©toiles, s'identifie Ă la gĂ©nĂ©alogie extraterrestre qu'il s'invente comme parure absolue et revendication d'un ĂȘtre au monde en rupture avec la rock'n'roll qu'il porte Ă incandescence sur scĂšne comme sur disque, et dont il se chante la bitch n'a encore jamais paru matiĂšre si mĂ©tĂ©oritique - et pourtant, personne, parmi les foules idolĂątres au bord du suicide collectif Ă chacune de ses stupĂ©fiantes apparitions, ne comprend grand-chose Ă ce qu'il autre pierre splendide et grandiloquente ajoutĂ©e Ă l'Ă©difice glam avec force emprunts au cabaret dietrichien Aladdin Sane, 1973, entre deux missions de rescousse auprĂšs de Lou Reed Transformer, 1972 et d'Iggy Pop, Ziggy et son cortĂšge de simulacres pailletĂ©s se retirent en grande pompe, le 3 juillet 1973, Ă l'Hammersmith Odeon de Londres. On croit Bowie rincĂ© par les tournĂ©es, on n'a pas tort - en tĂ©moigne son album de reprises un peu paresseuses, Pin Ups, sur la pochette duquel il pose l'air Ă©berluĂ©, tĂȘte contre tĂȘte avec le mannequin voilĂ qu'Ă Ziggy succĂšde pourtant aussitĂŽt Halloween Jack», maĂźtre de cĂ©rĂ©monie de son album le plus Ă©trange et bancal de la dĂ©cennie glorieuse, Diamond Dogs 1974, oĂč il refait le portrait Ă la musique des Stones Ă l'aune, notamment, de sa lecture du Junky de Burroughs et du 1984 d'Orwell, avec le hit trĂšs Richardsien Rebel Rebel Ă la train ivre, lancĂ© Ă grande vitesseD'un disque Ă l'autre, sur le fil des sautes d'humeur crĂ©ative, des tournĂ©es sans fins, de sĂ©jours en studio pareils Ă des descentes en rappel dans la fournaise d'un volcan, sa clique Ă©volue frĂ©quemment, de ses musiciens Ă son agent. Ainsi, en 1974, il vire l'influent Tony DeFries. Bowie dĂ©crira plus tard avoir commencĂ© Ă se dĂ©tacher peu Ă peu de la rĂ©alitĂ© aussitĂŽt le costume de Ziggy endossĂ©, pour s'Ă©garer dans un dĂ©dale d'inventions de personnages et de costumes, dont il ne conservera plus tard que le souvenir flou d'une Ă©popĂ©e de conducteur en train ivre, lancĂ© Ă grande vitesse avec la poudre pour principal carburant, sans percevoir grand-chose de chacune de ses stations. Cette dĂ©sincarnation Ă l'Ćuvre se lit magnifiquement Ă la surface de la plastic soul de Young Americans 1975 et ses chansons phares le morceau-titre, Fame et Accross the Universe, splendide essai de soul blanche Ă©vidĂ©e de sa substance pour n'en retenir que les effets de pures brillances, dont se joue la virtuositĂ© de la mois plus tard seulement, un Bowie au sommet de sa maigreur et de sa surconsommation de coke publie Station to Station, sans doute son Ćuvre la plus accomplie malgrĂ© le brouillard dans lequel navigue sa nouvelle incarnation, le Thin White Duke, Ă la silhouette de coutelas sculptĂ©e par des lumiĂšres brechtiennes. EntourĂ© d'un groupe qui ne sera peut-ĂȘtre jamais meilleur que sur la tournĂ©e qui s'ensuivra cette basse de George Murray, cette guitare rythmique de Carlos Alomar lors du concert au Coliseum de NassauâŠ, il se rĂ©vĂšle un vocaliste Ă©tincelant, crooner hĂąve en quĂȘte d'exorcisme et diva entĂ©nĂ©brĂ©e, de l'Ă©pique morceau inaugural et ses sublimes convulsions entre machinisme kraftwerkien, dĂ©jĂ , et euphorique sabbat sorcier Ă la reprise finale du Wild Is the Wind empruntĂ© Ă Nina Simone. Auparavant, j'Ă©tais extrĂȘmement Ă©trange, un type trĂšs secret qui ne savait pas comment se situer par rapport aux gens. Et je crois que je me suis battu pour construire des relations avec les autres par rĂ©flexe de survie, parce que j'Ă©tais vraiment arrivĂ© au fond du gouffre. Je me suis dit je ne peux plus aller plus bas, le suicide me guette en permanence, je ne trouve plus de raison valable pour vivre», raconte Bowie dans une interview au mitan des annĂ©es 1976, pour se sortir de l'autodestruction Ă la cocaĂŻne, Bowie fait un retour europĂ©en. Il installe sa famille en Suisse sa femme d'alors, Angie, et son fils Duncan "Zowie" Jones mais passe le plus clair de son temps Ă traĂźner avec Iggy Pop Ă Berlin, s'alimentant, selon ce dernier, essentiellement de saucisses nappĂ©es de poudre blanche. C'est au chĂąteau d'HĂ©rouville Val-d'Oise qu'ils enregistrent ensemble l'essentiel de l'album d'Iggy The autre personnage prĂ©cieux surgit dans l'existence de la star Brian Eno, l'expĂ©rimentateur ambient qui a commencĂ© dans le glam au cĂŽtĂ© de Brian Ferry et Roxy Music faisant en 1972 la premiĂšre partie de⊠Bowie avant de tracer sa route, loin des rivages de la pop mainstream. Eno dit notamment Je pense que Bowie essayait d'Ă©chapper Ă l'Ă©lan d'une carriĂšre triomphale.» En effet, l'artiste veut se rĂ©inventer une fois encore et rompre avec ce monstre amĂ©ricain qui Ă©tait en train de l'avaler. Il se rĂȘve intellectuel distanciĂ©, mathĂ©maticien de la pop, auscultant ses blessures en analyste Ă©clairĂ© et laconique. Brian Eno invente des modalitĂ©s de compositions, d'arrangement et d'enregistrement totalement novatrices en imposant en particulier l'usage du jeu de cartes StratĂ©gies obliques», sorte de tarot composant plus de cent dilemmes musicaux» avec des aphorismes bizarres tels que Mets la sourdine et continue» ou Honore ton erreur comme une intention secrĂšte».Câest de la connerie»David Bowie est connu pour sa rapiditĂ© mais aussi sa crĂ©ativitĂ© chaotique. Il dĂ©boule au studio avec des dizaines de pages griffonnĂ©es, des idĂ©es dans tous les sens, des bouts de chansons, et Eno organise savamment ce dĂ©sordre. Bowie dira Eno m'a tirĂ© de la narration qui m'ennuyait Ă mourir, il m'a vraiment ouvert les yeux sur la communication abstraite.» Le fidĂšle guitariste Carlos Alomar regarde ça avec la plus grande circonspection David et Brian Ă©taient deux intellectuels et ils avaient une camaraderie trĂšs diffĂ©rente, des conversations plus sĂ©rieuses, un cĂŽtĂ© "europĂ©en". C'Ă©tait trop pour moi. Au bout d'un moment, il a fallu que je dise "c'est de la connerie, c'est nul". J'ai rĂ©sistĂ© Ă fond.»Low puis Heroes, enregistrĂ©s Ă Berlin sur le mĂȘme modĂšle, avec Ă la production le mĂȘme duo Brian Eno-Tony Visconti, dĂ©posent deux emblĂšmes bowien proto-new wave, imposant de longues plages d'instrumentaux planants qui mettront la maison de disques RCA en panique. Pourtant le single Sound and Vision sera un succĂšs et Heroes va devenir un hymne absolu, une des plus grandes chansons du XXe. Alomar se souvient de l'ambiance corollaire de l'enregistrement de Heroes On sortait le soir dans des endroits sinistres de la ville, dans les couloirs du mĂ©tro, les quartiers chauds, juste pour faire un tour et voir la dĂ©cadence. Je dirais que la stimulation mentale de David Ă©tait Ă son apogĂ©e Ă ce moment-lĂ . C'Ă©tait une excellente pĂ©riode, en fait. Il avait les idĂ©es trĂšs claires, en ce sens qu'il Ă©tait redevenu un homme de lettres, il s'intĂ©ressait Ă la politique du moment, il Ă©tait au courant de ce qui se passait, ce qui m'Ă©patait parce qu'il ne s'en Ă©tait jamais souciĂ© avant.»Avec son sens du casting, Bowie invite des guitaristes tels que Robert Fripp, du groupe art rock King Crimson ou encore sur Lodger, qui clĂŽt ce que l'on nomme gĂ©nĂ©ralement la trilogie berlinoise Adrian Belew, dĂ©bauchĂ© auprĂšs de Franck Zappa. Soit des personnalitĂ©s capables de plaquer des improvisations risquĂ©es, discordantes sur n'importe quelle maquette de chanson. Bien qu'il se soit fĂąchĂ© avec Brian Eno de mĂȘme que, plus tard, il traversera quinze ans sans adresser la parole Ă Tony Visconti, son plus durable compagnon de route, Bowie veut ajouter un Ă©lĂ©ment Ă la fusĂ©e avant-garde qui fait de lui le rock star la plus internationalement lĂ©gitime et audacieuse ; celui qui peut ramasser en un titre le meilleur d'une mĂ©lodie accrocheuse, tout en ne cĂ©dant rien de l'espĂšce d'insolence bruitiste et pionniĂšre du laborantin de parvient ainsi encore Ă surprendre et Ă empocher la cagnotte symbolique avec Scary Monsters 1980 enregistrĂ©e Ă New York. Un album fignolĂ© et longuement mĂ»ri qui contient l'indĂ©passable single Ashes to Ashes, que Bowie met en orbite via un clip en forme de bilan personnel. A la fois clown triste, cosmonaute en perdition et malade mental en cellule capitonnĂ©e, il rĂ©clame un pic Ă glace pour redescendre parmi les vivants. On croit qu'il va faire une tournĂ©e mais il prĂ©fĂšre disparaĂźtre des radars alors que son contrat chez RCA se termine. C'est le leader de Chic, Nile Rodgers, qui le retrouve incognito en 1982 dans le bar d'un palace de New York. Bowie veut le rencontrer parce qu'il a Ă©crit quelques chansons et, surtout, il veut faire un mĂ©ga tube. Et opĂ©rer ainsi un come-back en ces annĂ©es yuppies oĂč un certain mauvais goĂ»t parvenu et une culture de la dĂ©contraction clinquante transforme la pop en rampe de lancement pour le nĂ©ant et le rock est dĂ©goĂ»tĂ© il voulait faire un disque d'avant-garde et son idole le renvoie Ă son statut de faiseur de hits. Il s'exĂ©cute. Let's Dance sera dantesque. En 1983, Bowie est partout, bronzĂ©, le cheveu blond oxygĂ©nĂ©, il assure ne plus vouloir se cacher derriĂšre un personnage, converti Ă une sorte de musique directe, qui fait bouger le popotin et met les neurones au repos. Les puristes se bouchent le nez, les fans regardent cette mĂ©tamorphose de la plus inadaptĂ©e des stars en puncher de stade comme un trait de gĂ©nie. Mais cette ascension au nirvana mondial des ventes de disques 10 millions d'exemplaires, qui le rend multimillionnaire, l'entraĂźne aussi sur la pente glissante d'une errance discographique et artistique qu'il reconnaĂźtra quelques annĂ©es plus tard. AprĂšs ces deux albums atroces, Tonight 1984 et Never Let Me Down 1987, j'ai eu le sentiment que le passĂ© me muselait, confesse-t-il en 2003 Ă Rock & Folk. J'Ă©tais devenu indiffĂ©rent, sans motivation, j'Ă©tais vulnĂ©rable en tant qu'auteur, et je n'avais surtout pas besoin de m'entendre dire Ă quel point mes chansons d'avant Ă©taient formidables "Allez vous faire foutre avec Ziggy, j'essaye d'Ă©crire !" C'est tout ce que j'avais envie de dire.»Lettre dâadieuMerci pour ces bons moments que nous avons partagĂ©s, Brian, ils ne pourriront jamais. SignĂ© Aurore». C'est le dernier mail envoyĂ© par Bowie Ă Brian Eno, qui a dit son Ă©motion, comprenant soudain que ce message Ă©tait une lettre d'adieu. RivĂ© Ă l'idĂ©e de faire de sa vie et de sa fin une Ćuvre d'art, l'objet d'une mise en scĂšne sans limite, Bowie, perfectionniste, ne pouvait manquer d'accomplir la promesse qu'il s'est faite dĂšs son plus jeune Ăąge de devenir une lĂ©gende qui ne finit jamais - jusqu'Ă nous quitter au lendemain de la parution de son ultime album, mais aussi de son 69e anniversaire, chiffre dont la rĂ©versibilitĂ© fait honneur Ă son goĂ»t des boucles et des tours de magie noire capiteux. Depuis la nouvelle tombĂ©e lundi matin, l'incrĂ©dulitĂ© emporte les solitaires, les beaux et les bizarres, les dandys et les queers, les fous et les folles, la vaste et hagarde famille des deranged Ă laquelle on espĂšre toujours appartenir. Pour avoir si souvent puisĂ© des forces vitales et apaisantes Ă son contact, galvanisĂ©s par l'invraisemblable confiance mĂ©diumnique qu'il mettait Ă n'en faire qu'Ă sa tĂȘte, ouvert Ă tous les caprices, accĂšs de mauvais goĂ»t et Ă©clairs de gĂ©nie, les compagnons de cette informelle communautĂ© de l'Ă©trangetĂ© au monde se trouvent tous un peu nus et hĂ©bĂ©tĂ©s, telle une tribu des premiers Ăąges qui comprend que le feu protecteur vient de s'Ă©teindre et que personne n'a la moindre idĂ©e de comment le rallumer.DansTell me Iggy, documentaire signĂ© Sophie Blondy disponible ce lundi 16 mai MyCanal, Iggy Pop rĂ©pond sans dĂ©tour aux questions d'Antoine de Caunes. Comme celle sur sa facultĂ© Ă rĂ©cupĂ©rer Il y a 3 jours, David Bowie fĂȘtait son anniversaire par la sortie d'un nouvel album, on se disait que la vie reprenait son cours. Et puis 3 jours plus tard, un putain de lundi matin, on apprend que d'album du beau David, il n'y aura plus. Plus jamais. Avec lui qui disparait, c'est une certaine idĂ©e du rock des annĂ©es 70 qui nous dit merde une derniĂšre fois. Retour sur la carriĂšre hors-norme du gĂ©nie britannique en passant par ses diffĂ©rents avatars, ses incarnations hautes en couleur qui ont ponctuĂ© sa vie. De Major Tom Ă Pierrot, chacune marque un album, une style, un concert, et une pĂ©riode de sa carriĂšre. Maj janvier 2016 Le jeune mod - 1962 David Bowie s'appelle encore David Robert Jones et il rejoint le petit groupe des Konrads, en plein coeur de la mouvance des mods. Source photo gqmagazine Le chanteur folk psychĂ©dĂ©lique - 1967 Ensuite, il enfile son premier costume, celui qu'il va garder toute sa vie, celui de David Bowie. MalgrĂ© son look hippie, sa musique s'oriente plus vers une pop folk avant-gardiste qui va exploser avec Space Oddity. Source photo gqmagazine L'androgyne - 1970 TroisiĂšme album, troisiĂšme incarnation, cette fois c'est habillĂ© en femme que Bowie pose sur la pochette de The Man Who Sold The World, premiĂšre amorce de la rĂ©volution Ă venir. Source photo gqmagazine Ziggy Stardust - 1972 Premier vrai personnage marquant de Bowie, Ziggy Stardust est sĂ»rement son avatar le plus Ă©laborĂ©. On est en 1971 et Bowie se transforme en icĂŽne glam extraterrestre, leader des Spiders from mars. Un avatar qui finira par se suicider 2 ans plus tard faisant advenir une nouvelle incarnation. Source photo weirdmusichistory Aladdin Sane - 1973 Sorte de rĂ©incarnation de Ziggy, Aladdin Sane comprendre "A lad insane", un mec fou, s'inscrit dans sa continuitĂ©, porte Ă©tendard d'une pĂ©riode crĂ©ative folle pour Bowie. Plus flou, plus ambigu que Ziggy, Aladdin Sane cristallise les tourments d'un Bowie qui dĂ©couvre l'impact de la cĂ©lĂ©britĂ© sur sa vie. Source photo vam Halloween Jack - 1974 Avec la sortie de Diamond Dogs, Bowie laisse tomber le glam clinquant pour quelque chose de plus punk et abrasif. Son personnage d'Halloween Jack, bien que toujours trĂšs marquĂ© par la figure de Ziggy, se pose comme un pirate punk ancrĂ© dans la ville et ses mĂ©andres, loin des spatiaux Ziggy et Aladdin. Source photo myworldpict The Thin White Duke - 1975 Le glam mis Ă mort, Bowie doit se rĂ©inventer. Il le fera tant bien que mal Ă Los Angeles en conjuguant avec sa dĂ©pression et sa consommation incontrĂŽlable de cocaĂŻne. Ce nouvel avatar c'est le Thin White Duke, un mince duc blanc et cadavĂ©rique qui ira prĂȘcher sur scĂšne les compo soul de Young Americans et Station to Station. Source photo tayiabr Pierrot - 1980 AprĂšs sa trilogie berlinoise affranchie de tout personnage, Bowie retrouve New-York et le succĂšs commercial avec Scary Monsters. Dans le clip d'Ashes to Ashes, on le voit grimĂ© en Pierrot. Il rappelle ici son attachement au clown mĂ©lancolique ainsi qu'au mime et incarne un vrai clown pour la derniĂšre fois en enterrant dans un clip son premier personnage de Major Tom. Source photo ponsuke2 Le chanteur de Tin Machine AprĂšs la petite traversĂ©e du dĂ©sert obligatoire des 80's, Bowie qui ne fait rien comme les autre dĂ©cide de faire son retour en se planquant au milieu de ses potes, dans le groupe Tin Machine. Ici il n'est mĂȘme plus Bowie, il est juste "le chanteur de Tin Machine", en tout cas il essaye un maximum de s'effacer en refusant de rĂ©pondre seul aux interviews et en divisant les recettes de maniĂšre Ă©galitaire. CrĂ©dits photo flavorwire L'assagi Dans les annĂ©es 2000, l'anglais tombe les masques et sort 2 albums, Heathen et Reality, qui le montrent assagi, apaisĂ©. Son retour en 2013 contredisait l'idĂ©e d'un chanteur vieillissant avec un album surprenant qui revisite par toute toute sa discographie en inventant son personnage le plus ambigu le Bowie invisible. De la pochette Heroes revisitĂ© aux photo de presse oĂč il apparaĂźt masquĂ©, le nouveau Bowie se perd en lui-mĂȘme et nous paume aussi Ă notre tour. Vous avez dit gĂ©nie ? Source photo flavorwire Quand tu as jouĂ© tant de personnages avec autant de talent, tu ne pars jamais vraiment hein ? This great David Bowie gif that is already all over the place is by helengreeen â Mike Hills mikewhills January 11, 2016 Source FlavorWire Quiest sur la photo de David Bowie et Iggy Pop ? En 1977, David Bowie accompagne Iggy Pop au Japon pour la promo de son premier album solo, The Idiot. Aucun des deux artistes nâa prĂ©vu de concert, ils contactent Sukita pour lui proposer une sĂ©ance photo improvisĂ©e. Comment savoir oĂč a Ă©tĂ© prise une photo tĂ©lĂ©charger ? David Bowie a autant marquĂ© le monde avec ses talents dâauteur-compositeur, quâavec son style androgyne et son excentricitĂ©. Au long de sa longue et impressionnante carriĂšre, le chanteur anglais a Ă©tĂ© photographiĂ© Ă de nombreuses reprises. Certaines photos ont cependant marquĂ© plus que dâautres, et voici les photographes qui les ont prises. Mick Rock lâhomme qui a photographiĂ© les annĂ©es 70 Parmi les artistes photographe David Bowie, il y a Mick Rock, Ă©galement nommĂ© lâhomme qui a photographiĂ© les annĂ©es 70 ». En plus de Bowie, il a Ă©galement travaillĂ© avec Lou Reed, Queen et Iggy Pop. Avec David, il a Ă©tĂ© le tĂ©moin du sommet de sa carriĂšre et de ses annĂ©es les plus crĂ©atives. Plus quâun collĂšgue, Mick Rock a Ă©tĂ© avant tout un ami et un partenaire. Le photographe et vidĂ©aste a notamment eu le privilĂšge de capturer les photos officielles de Bowie pendant lâĂšre Ziggy Stardust, des photos shoot iconique, des moments uniques sur scĂšne, mais aussi des moments intimes loin des feux des projecteurs, dĂ©montrant ainsi les diffĂ©rentes facettes de la personnalitĂ© de lâiconique star. Geoff MacCormack lâami dâenfance Ce qui diffĂšre Geoff MacCormack des autres artistes photographe David Bowie, câest quâil a toujours Ă©tĂ© un membre du cercle intime du chanteur et quâil nâa jamais rĂ©ellement considĂ©rĂ© la photographie comme un job. Il sâen lassera dâailleurs bien vite. Geoff MacCormack est un ami dâenfance de David Bowie, qui a commencĂ© comme musicien remplaçant pendant les tournĂ©s Spiders from Mars » et Diamond Dogs » avant de devenir documentariste officiel de la star entre 1973 et 1976. TrĂšs humble, MacCormack ne sâest jamais vraiment considĂ©rĂ© comme un photographe professionnel et a souvent tendance Ă balayer ses Ćuvres de banalitĂ©s et son rĂŽle de photographe, de celui dâimposteur. Câest pourtant le cĂŽtĂ© discret, parfois banal et trĂšs candide de ses photographes qui font leur beautĂ©. Brian Duffy le crĂ©ateur de la Mona Lisa de la pop Brian Duffy est un des artistes photographe David Bowie qui ont immortalisĂ© lâicĂŽne. Et quelle photo ! Car il a eu le privilĂšge dâavoir capturĂ© la plus cĂ©lĂšbre de toutes, celle que son fils appellera plus tard la Mona Lisa de la pop. Il sâagit de la couverture de lâalbum Aladdin Sane de Bowie sorti en 1973 et lâimage qui sera Ă©ternellement associĂ©e au chanteur. Quand le nom David Bowie est mentionnĂ©, la premiĂšre image qui vient en tĂȘte est celle dâun homme mince dont la pĂąleur clashe avec la rousseur de ses cheveux, mais surtout lâĂ©norme Ă©clair rouge dessinĂ© au rouge Ă lĂšvres sur son visage. Cet Ă©clair fut inspirĂ© par le logo dâun Rice Cooker qui se trouvait dans le studio. Le dessin commença modestement, un petit Ă©clair dessinĂ© par Pierre Laroche avant que Brian Duffy ne lui arrache le rouge Ă lĂšvres des mains et se mette Ă dessiner un Ă©norme Ă©clair Ă la place.
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jeannegrlt jeannegrlt May 2022 0 22 Report Cette photo de David Bowie et Iggy Pop a beaucoup circulé sur le web. Il s'agit en fait d'un photo-montage, leurs visages ayant été ajoutés. Qui sont les 2 artistes dans la photo originale? Please enter comments Please enter your name. Please enter the correct email address. Agree to terms and service You must agree before submitting. More Questions From This User See All jeannegrlt 5 weeks ago 0 Respostas Responda jeannegrlt last month 0 Respostas Responda jeannegrlt May 2022 0 Respostas Responda jeannegrlt April 2022 0 Respostas Responda jeannegrlt May 2021 0 Respostas Responda jeannegrlt December 2020 0 Respostas Responda jeannegrlt December 2020 0 Respostas Responda jeannegrlt December 2020 0 Respostas Responda jeannegrlt December 2020 0 Respostas Responda jeannegrlt December 2020 0 Respostas Responda iiuDb.